ÂGE ϟ 16 ans et quelques dents en moins
SEXE ϟ On dit mademoiselle
ACTIVITÉ ϟ 7/10 ou autre, mais pas trop vers la fin d'année si vous voyez le genre.
REMARQUE ϟ Ce forum est sexy

Comme c'est le cas pour beaucoup d'enfants dans le quartier de Mudchute, cette histoire commence sans papa. Et très peu de temps plus tard, elle continua sans maman. Un minuscule enfant est né dans une maison sale, dans les cris et les jurons d'une autre de ces filles du Limehouse. Il arrive trop tôt, et pour cette femme, il aurait mieux fait de ne jamais arriver du tout. Mais c'est une histoire classique dans le coin, ces filles qui tombent enceintes sans le vouloir et qui se retrouvent avec un, voire plusieurs gosses sur les bras. Encore plus classique, la maman mourut quelques mois plus tard, sans que personne ne se manifeste pour l'enfant.
On fit une erreur sur le sexe du petit à sa naissance. C'est ainsi que notre gamin se trimbala dans ses premières années avec le doux prénom de Rosemary.

Alouette n'a jamais été un enfant des rues. Enfin, à proprement parler, il en était un. Il n'avait pas de maison, s’incrustait chez qui voulait bien de lui, volait à l'occasion, bref il avait toutes les qualités requises. Mais non, s'il-vous plaît, il refusait catégoriquement de faire partie de ces bandes d'enfants, qui à dire vrai, ne l'aimaient pas du tout. Il était trop bizarre, Rosemary. Il avait un prénom de fille, un sourire flippant et il disait des choses bizarres. D'un accord commun, il ne se mêlait jamais aux autres gosses, constituait en somme sa propre bande, pour éviter le conflit. Il y en a eu, des accrochages, où il avait bien failli y rester. Il s'était fait chopper par une bande de ces gosses des rues, s'était fait frapper, en était sorti avec de sales cicatrices.
C'est d'ailleurs ce qui lui a permis de développer cette capacité de fuite instantanée. Il se réfugiait souvent sur les toits, sous les poutres, parmi les nids d'oiseaux.
De ce fait, et en l'honneur d'une comptine chantée par une bande de gamins, on lui donna le surnom d'Alouette.

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Alouette il aimait bien aller en Haut. Juste un peu, quelques heures, pour pouvoir revenir en bas les bras chargés de trésors. Il fendait la foule des londoniens qui se retournaient parfois sur son passage, lui jetaient un regard suspicieux et parfois hautain, et continuaient leur chemin de gens occupés. Le garçon souriait toujours. Il récupérait toujours de ses excursions des objets qui raviraient sa clientèle fidèle. Ces vieux collectionneurs, ces gens curieux des objets bizarres qu'ils avaient ici, ces jeunes filles rêvant de babioles brillantes. Il y avait de tout ici.
Puis il revenait, ouvrait son sac, en sortait des parapluies pliants, du maquillages, des briquets, des mouchoirs. Des prospectus colorés, une barette d'enfant, une paire de chaussures et une écharpe perdue aux motifs floraux. Un vieil ours en peluche laissé sur un quai, une brosse avec quelques cheveux oubliés dessus, des livres cornés. Et parfois, de vrais objets de valeurs, des bijoux précieux. Le tout soit volé, soit trouvé. Mais ça, ses clients ne le savaient pas.

Les plus jeunes, ceux qui ne savaient rien de tout ça, ouvraient des yeux écarquillés.

-Où est-ce que tu trouve tout ça ?

Et Alouette souriait. Il souriait toujours.

-Je te le dirais bien mais il faudra que tu me donne quelque chose en échange.

Et Alouette repartait, sac allégé, les mains pleines de pièces, et allait flâner au milieu des rues, au milieu des gens qui l'ignoraient.
Il prenait le métro et ne s’arrêtait qu'au terminus. Et il recommençait le lendemain.